Il est des femmes magiciennes
Qui savent transformer
Une molle lilliputienne
En bête sauvage effrontée.

Leurs mains douces et agiles
Connaissent l’art du toucher
La bête ne tient plus tranquille,
Elle sait si bien l’affamer !

Mais cette souffrance plait à la bête
Au moindre souffle, au moindre geste
Elle est en haleine, alerte,
Dévore sa patience, ou plutôt ce qu’il en reste !

Puis l’intense chaleur vient,
L’âme en est saoule de plaisir,
Elle est plus douce que du satin
L’humidité est son empire.

Les corps fondent lentement,
Les mains, les bouches se confondent,
Ils sont une boule maintenant,
Ruisselante et seule au monde.

Emma Arias