A force de lire et d’entendre les plaintes des femmes, je me suis dit que ça ne servait pas à grand chose de continuer à en parler entre nous, car nous sommes généralement d’accord sur un point : messieurs, en matière de sexualité, vous êtes de véritables bourrins. Bon, on sait que c’est pas vraiment de votre faute, on vous aime quand même, mais il faudrait que ça change.

Cet article s’adresse aux hétéros car l’intimité se passe différemment chez les gays, qui se « comprennent » mieux car ils ont le même sexe, donc des sensations similaires et une meilleure compréhension physique l’un(e) envers l’autre, même si les goûts en la matière varient toujours d’un individu à l’autre.

Messieurs, ce billet s’adresse donc à vous qui avez une femme avec qui partager votre intimité. Que vous l’ayez choisie ou que ce soit elle qui vous ait invité à faire la première danse ne change rien, que vous soyez le prince d’un peuple lointain ou vendeur chez MacDo non plus. Vous êtes homme et elle est femme.

 

Se connaître

Chacun(e) connaît son corps, plus ou moins bien en fonction de la curiosité personnelle qu’on a envers lui, ou que l’on s’est autorisé(e)s. La culture ou la religion peut en effet nous empêcher d’explorer notre intimité, d’autant plus si l’on est une femme.

Mais dès que la chasse au trésor s’ouvre, que les barrières ont sauté, on commence à parcourir une formidable terre tropicale ! On se détend, on a chaud, on a les pieds qui fourmillent, on a le cœur qui bat du tambour, c’est le 14 juillet dans la culotte et dans le corps tout entier !

Des orgasmes, on en a plein, toute seule, très vite et très facilement. Tout comme les hommes.

Des sexes pas si différents

Le pénis et le clitoris ont une origine embryonnaire commune, c’est pour cela qu’ils ont beaucoup de points communs, surtout lorsqu’on parle de leur rôle dans l’excitation et le plaisir sexuel.

– Le gland du clitoris et du pénis sont munis des mêmes récepteurs au plaisir sexuel.

– La forme de ces deux organes est très semblable (gland, corps, piliers, bulbes).

– Les piliers du clitoris et du pénis sont attachés aux os du bassins.

– Le clitoris et le pénis sont faits de corps caverneux et corps spongieux ; ce sont des tissus érectiles qui, lors de l’excitation sexuelle, se gorgent de sang, gonflent et deviennent plus durs.

– L’érection du clitoris est moins visible que celle du pénis, car il est plus petit et en grande partie caché.

– L’excitation sexuelle s’exprime aussi par la production de liquides lubrifiants par les parois du vagin et par les glandes de Bartholin chez la femelle, et par les glandes de Cowper chez le mâle.

– A noter que le désir et le plaisir sexuel, génital ou non, dépendent de multiples facteurs individuels et uniques à chacun(e), mais impliquant toujours le système nerveux !

(Source : https://unige.ch/ssi/files/9815/3828/5965/SEXESSS.pdf, c’est un super ouvrage, et drôle en plus !)

 

Donc ! Vous savez que votre gland est sensible au moindre frottement, aux changements de température, à la sensation d’humidité, vous aimez une langue suave et douce qui vous lèche langoureusement et lentement… ben nous aussi !

Soyez rassurés, quand même

Même si nous sommes souvent frustrées, ne remettez pas en cause votre pénis, il n’est pas trop petit (ça, c’est votre avis en général), on se fiche aussi que vous éjaculiez rapidement (offre valable seulement si vous vous souciez que votre partenaire jouisse à son tour).

 

La connexion

Faire l’amour, c’est parler avec les corps. On n’est pas obligés de se raconter des poèmes, chacun sa façon d’exprimer son amour ou sa passion.

Mais l’acte ne devrait jamais être subi. Cela va sans dire mais le consentement est essentiel pour passer un bon moment, que l’ambiance soit piquante ou sucrée. Assurez-vous que madame ou mademoiselle soit heureuse de passer ce moment avec vous. En tout cas, faites de votre mieux pour que ce soit le cas.

Si vous n’êtes pas sûr, posez-lui la question (« on continue ? », « ça te plait ? »), même si ça fait des années que vous êtes en couple. Ne riez pas, vous êtes tous concernés. Vraiment.

Cette connexion sincère est fabriquée avec du respect, de l’écoute, et surtout : personne ne domine personne (sauf pour jouer). On est à l’aise, en confiance.

Y’a pas que la pénétration dans la vie

Saviez-vous que moins d’une femme sur cinq atteint l’orgasme par la pénétration seule ?

Selon une étude de 2006 (Differences in Orgasm Frequency Among Gay, Lesbian, Bisexual, and Heterosexual Men and Women), pour que votre chérie passe un bon moment, il ne suffit pas de la pénétrer.

Les chiffres parlent : 50 % des femmes s’étant « contentées » d’une pénétration vaginale avaient joui lors de leur dernier rapport sexuel, contre 73 % de celles qui avaient cumulé pénétration vaginale et stimulation manuelle. Un combo cunnilingus + caresses + pénétration, et vous obtenez 86 % de jouisseuses.

Allez, maintenant, jouons à « je te pénètre pas ». Hahaha ça vous paraît nul hein, la pénétration c’est la base de la baise ! Et bien non. Faire l’amour c’est passer un moment très intime avec une autre personne que l’on aime ou apprécie tout particulièrement.

D’ailleurs les lesbiennes font l’amour aussi ! Oui oui, on appelle ça comme ça, même sans l’aide d’un objet pénétrant. Si vous surprenez madame en transe en train de se faire lécher les seins par une autre femme, vous n’auriez pas l’impression d’être trompé ? (non, elles ne vous attendaient pas, elles pensaient que vous étiez encore au travail).

Chez les hommes, la pénétration seule est lassante aussi, quoiqu’efficace car elle assure un orgasme presque à tous les coups. Quand on utilise toujours les mêmes circuits cérébraux, on devient paresseux.

Pour Martin Page, « à force de pénétrer, à force de ne penser qu’à ça, on oublie tout le reste, on ne voit pas l’étendue du corps. Pénétrer c’est passer à côté et fuir. C’est penser qu’on fait l’amour alors qu’on s’en débarrasse. J’ai le sentiment qu’on pénètre pour cacher les sexes, ne pas les voir, comme si c’était une honte. C’est un aveuglement. […] Sans pénétration, tout le reste du corps est hypersensible et délicieusement hyperactif. Faire l’amour devrait être la rencontre des corps et leur conversation. »

Des efforts pas si terribles

Alors on léchouille, on mordille, on souffle, les options sont nombreuses, tout comme la quantité de zones érogènes du corps. De la voûte plantaire au sommet du crâne, notre peau est très sensible.

Outre le fait qu’elle est une barrière nécessaire à notre protection, elle est dotée de 600 000 récepteurs du toucher sur l’ensemble de la surface corporelle. Sur notre zone de toucher la plus sensible, la pulpe des doigts, on compte 2300 terminaisons nerveuses par cm² de peau. 

Mais ce n’est pas la seule partie sensible et cela varie en fonction des individus, à vous de les découvrir !

Communiquons

Les femmes qui atteignent le plus souvent les orgasmes bénéficient de meilleures relations de couple en général. Logique : quand tout se passe bien, le sexe se passe mieux.

Une bonne communication entre les partenaires, bienveillante et non critique, augmente considérablement le plaisir, parce qu’une transmission du savoir sexuel est possible.

Alors, prenons nos ovaires à deux mains pour prendre notre pied !