Je rentrais de ma pause tranquille au soleil quand c’est tombé comme un coup de massue. La Nouvelle-Calédonie en cinquième place du classement mondial des émissions de carbone par habitant. Youpi, nous sommes les presque-rois de la pollution.

OK, nous ne sommes pas totalement responsables, mais ça ne fait pas de nous des innocents non plus. Même les enfants ne sont pas innocents. Même votre chat !

Ne vous suicidez pas, ne tuez pas votre chat, il y a d’autres solutions.

 

Responsable numéro un : les industries

Voilà, on connaît maintenant les coupables. Mais loin de nous l’idée d’aller y faire péter des bombes ou de scalper leurs dirigeants. Tant qu’il y a demande (de notre part), il y a offre (de la leur). Alors, il faut simplement changer notre façon de consommer. Ne pas consommer du tout est impossible, mais consommer mieux est parfaitement jouable.

 

Responsable numéro deux : nous (les humains)

C’est vrai que c’est tentant le sac de champignons émincés à 600 balles. C’est vrai que c’est pratique d’avoir sous la main mon poulet, puis dans le rayon d’à côté mes pâtes puis mes céréales et mon lait pour le petit-déjeuner. Mais la plupart des produits de supermarché sont importés, cela signifie que :

les fruits et légumes sont quasi systématiquement issus de l’agriculture intensive et les animaux de l’élevage intensif. On n’est pas chez Disney : on ne leur donne pas des vitamines et on ne leur fait faire du sport avec un coach lapin au short rose. Les bêtes sont parquées dans des espaces très petits (vive la liberté et l’odeur) et bourrés d’hormones de croissance et d’antibiotiques (miammiam le lait, miammiam le poulet). Les fruits et légumes, quant à eux, sont marinés dans les pesticides et poussent dans des conditions loin d’être naturelles (miammiam encore). De plus, cela modifie le paysage et appauvrit les sols et la vie : terminée la vie sauvage, avec ses animaux et ses arbres : on rase tout au profit d’une seule espèce de plante multipliée par centaines ou alors de milliers d’animaux qui n’ont pas de noms nourris par des camions.

il a fallu acheminer tout ça jusqu’ici. Vu qu’on ne peut pas encore téléporter les tomates et les poulets, on les fait venir par bateau, voire avion, et, bien sûr, cela consomme du pétrole ou du kérosène. L’ours polaire amaigri nous applaudit.


Si tu le consomme, c’est que tu le cautionne

Ces industries prennent le Terre et tout ce qui vit dessus comme un produit de consommation pour humains ou animaux d’humains. Oui, nous sommes nombreux et nous voulons tous manger du poulet (c’est normal, c’est délicieux) et puis la vie est chère. Mais vous préférez donner votre argent à un riche industriel anonyme qui se déplace en hélico et qui ne parle qu’avec des chiffres ou à l’agriculteur local qui cultive ses salades aux côtés de son chien bleu ? Chacun de vos achats encourage l’un ou l’autre. Choisissez.

 

Le supermarché, c’est souvent plus cher

Vous avez déjà laissé tomber la bouffe indus pour vous nourrir de local ? Super. Voilà une belle victoire. La planète et votre corps vous remercient. Mais acheter local et frais au supermarché n’est pas forcément une bonne idée. Ils prennent bien souvent de grosses marges par rapport au prix d’achat au producteur (alors que c’est lui qui bosse) et les emballages sont jetables (boîtes d’œufs, sacs en papier, boite en plastique pour la roquette, etc.).

 

Acheter local et en circuit court, n’est pas pénible

De nombreuses petites sociétés locales proposent des alternatives super accessibles en distance et en coût. Voici une liste non exhaustive pour s’en sortir sans supermarché à Nouméa.

 

1 – L’alimentaire

Fruits et légumes
Les paniers des filles propose plusieurs types de paniers de légumes locaux, pour que chacun trouve la formule adaptée à son mode de vie : gros panier familial ou petit panier pour deux, seulement des légumes ou avec des fruits, etc. que l’on réserve 48h à l’avance et que l’on récupère près de chez soi (parmi une liste de 20 lieux), à un prix très convenable.

Œufs, lait, fromage et charcuterie
Outre ses fruits et légumes de saison très abordables, l’Écopanier propose des œufs (venir avec sa boîte), du lait frais, des fromages et de la délicieuse charcuterie.

Produits secs (pâtes, riz, pois, céréales, etc.)
La compagnie du vrac vous propose ses produits… en vrac (on s’en serait pas douté dis donc) : finis les emballages jetables ! Les tortues vous disent merci.

Poisson, viande
Au marché pour le poisson (ils n’échappent pas au grand capital) et chez les bouchers, vous trouverez tout ce qu’il vous plait ! Il y a beaucoup de bouchers dans les supermarchés mais ils travaillent parfois à leur compte, n’hésitez pas à leur poser la question.

 

 2 – L’hygiène

Produits de ménage

On finit son bidon de lessive, sa bouteille de liquide vaisselle, son produit pour le sol, son produit pour récurer la salle de bains, l’autre pour les toilettes et on fabrique en deux temps trois mouvements ses propres produits. Finies les bouteilles jetables ! Et en plus c’est économique.

Hygiène et beauté du corps

  • Des savonnettes qui sentent bon et laissent la peau nette, c’est le minimum ma petite Huguette ! On en trouve de fabrication locale au marché (les savons d’Irène, mes préférés), à l’Écopanier et dans des espaces partagés où sont réunis créateurs et artisans locaux comme la Boutique partagée et L’instant Artisan, à un prix abordable.
  • Du bicarbonate sous les bras pour ne pas sentir mauvais.
  • Du dentifrice ultra simple à fabriquer.
  • Du monoï aux jeudis du centre-ville ou à la foire du Pacifique.
  • Des serviettes hygiéniques, des disques à démaquiller, de l’essuie-tout, des couches pour bébé… le tout lavable et réutilisable, en mode zéro déchet puisque fabriqué avec des chutes de tissu, c’est chez Petits Bourgeons (et en plus c’est joli !).

 

Il ne reste plus qu’à se balader à cheval, en vélo ou en dauphin et on aura aussi remplacé le pétrole… Le sujet sera développé pour une future publication 😉

 

FAIM de l’article
photo de couverture : cultures agricoles vues du ciel au Kansas, États-Unis