Imagine-toi un seul instant
Quelqu’un d’vraiment brillant, vibrant,
Habitant un pays très pauvre,
Dans sa cahute, au mois d’octobre.

Le soir, couché à même la dalle,
Il tisse ses pensées d’étoiles,
Pense à sa belle, oublie le froid,
Son parfum, la grâce de ses doigts.

Lui écrirait un beau roman,
Où il raconterait leur maison
Ou leur voyage sur la lune
Pour découvrir plein d’autres dunes.

Perdu dans le noir de ses yeux
Oiseau mazouté et heureux
Et revoit ses jambes immenses
Son cerveau danse, c’est trop intense !

Il inventerait des tonnes de rimes,
Juste pour qu’elle rit et pour qu’il frime,
Elle serait à lui pour la vie
Car ce serait trop trop joli.

Mais malgré lui ses mots s’envolent,
Il ne peut pas les retenir,
Et même si son cœur s’affole,
Il ne saurait se souvenir.

Il crie, il rage, c’est trop bête
D’être un poète analphabète !
Alors il lui fait un dessin.
Car le dessin aussi c’est bien.

 

Emma Arias