Elle fait tout chaud à l’âme
A la façon d’une flamme
C’est un p’tit plus qui pétille
Comme le C à sa cédille

Sans elle des mots n’existent pas
Comme « amour » et « gueule de bois »
Elle confère à la vie sa sève
Et même si celle-ci s’avère brève

Elle donne un bout d’éternité
Étanche les âmes assoiffées
Elle muscle les zygomatiques
Et pas seulement des alcooliques

Mais de tous les vrais humains
L’ivresse reconnaît les siens
Alors, comme dit Baudelaire,
ô grand jamais, ne désespère

Et nourris tes yeux d’étoiles
Avant qu’ils ne deviennent d’opale.

Emma Arias